Hier encore
Nous ne savions pas que nous existions les uns les autres (ou plutôt si mais très vaguement; on ne s'interroge pas vraiment sur la grande foule d'anonymes, il faut bien avouer qu'il y aurait du boulot, qu'il faudrait être un peu cinglé, que ça servirait à quoi on se le demande) et puis les routes de la vie (ne dirait-on pas du Francis Lalanne ?), de celles qui font des étincelles, ont décidé de faire avec nos personnes un petit carrefour (non cet article n'est pas sponsorisé) éphémère.
L'un est un punk authentique comme il dit, l'autre est russe et a presque le même prénom que moi sauf que lui il a un H au début à prononcer R, forcément ça fait plus mâle. Le premier aura fait de son handicap un atout et de ses rêves une passion qui le fait encore et toujours vibrer. Le second a la voix de Sergi Lopez; sa copine n'a pas semblé apprécier quand j'ai pensé à ça tout haut (pourtant la ressemblance vocale est saisissante !). Ce dernier nous a invité à nous bouger pour un concert de dimanche après-midi. L'action se passera dans un bar tout petit mais convivial à souhait.
Ils sont tous les deux souriants, la vie est légère comme un brin de tabac s'en allant virevolter jusque dans le caniveau. Le russe blond aux yeux bleu-vert nous explique que c'est de la chanson française à texte, il cite Brassens. Je me dis, citation de mémoire, bon encore un truc à la manière de, qui sera forcément moins bien que mais je m'en fous car je suis de bonne humeur , les gens sont beaux et gentils (et oui il semblerait bien que j'ai subi une téléportation au pays des bisounours, quoi ? quelles volutes ?) .
Attention Mesdames et Messieurs, le pestacle va se mettre en branle. C'est la petite foule (il va sans dire que j'aime autant). Par quelle étrange alchimie je me retrouve d'au milieu à carrément devant, carrément en face du chanteur ? Ah ben bien sûr par la magie de la propulsion. Oui le public ne double pas, ni ne pousse vraiment d'ailleurs ici, l'ambiance est cool mais bon t'avances un peu tout seul sans trop t'en apercevoir un peu comme ceux qui sont dans ton dos à 123 soleil. Au moins je vais bien en profiter.
Comment vous dire ? Je n'ai pas pensé à Brassens une seconde, mais bon moi si j'étais en Russie, je ferais beaucoup beaucoup moins bien donc rien. Je n'ai d'ailleurs pensé à personne sinon à l'artiste en face de moi tellement son style était unique. Avec ma mémoire défaillante (vous commencez à me connaître), j'ai retenu deux phrases récurrentes à savoir (âmes puritaines, sortez le bandeau sur ces mots noyés dans la testostérone) J'ai les couilles en ébullition et Internet suce ma bite. Hé oui c'est de la poésie moderne. Il y avait aussi un clitoris et un raton-laveur à chaque tournant. Il vous faut imaginer cela chanté avec l'accent du sud et un ton un peu faux sur les bords de temps en temps, une forte envie de rire rendant la concentration difficile, des paroles sur un cahier tout froissé sous le nez. Et tout de même un semblant d'histoire pour faire prendre la mayonnaise. Evidemment, il vous eût fallu le vivre pour réaliser le côté jubilatoire de l'exercice. Bon, ceux qui avaient eu la fausse bonne idée d'amener les enfants se sont empressés de faire machine arrière.
Suite à une recherche sur google, on s'aperçoit que Zapp Brannigan est dans le Cabaret Debilos, bon je vous mets la vidéo où on comprend pas trop (comment ça c'est pas plus mal ?), je ne saurais trop vous recommander d'être ultra ouvert d'esprit hein parce que je voudrais bien avoir encore quelques lecteurs dans les jours à venir même si le glamour a définitivement divorcé de moi sans espoir de retour. Mais puisque je me tue à vous dire que c'était divertissant. En fait j'ai changé la vidéo (mais j'ai eu envie de garder le texte quand même).
Non mais le truc que personnellement j'ai trouvé le plus improbable c'est qu'il y a encore une histoire de lapins là-dessous (bientôt la révélation sur la persécution qu'ils appliquent à mon endroit). En effet, ce coup fumant est signé Mixomatose Productions.
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